Ce jour-là, j’avais décidé de mettre ma jolie jupe blanche plissée pour aller à l’école. Dans l’après-midi, j’ai demandé à me lever pour aller aux toilettes. L’instituteur n’appréciait pas trop que l’on se lève pendant la classe, alors j’ai fait vite !

En revenant des toilettes, j’ai franchi la porte de la salle de classe ; elle était située tout au fond, derrière les derniers rangs. J’ai rejoint l’allée centrale qui séparait la classe en 2, et je suis passée entre les 2 blocs de rangées afin de rejoindre ma place. Au fur et à mesure que je passais à côté des rangées, j’entendais des rires étouffés de part et d’autres jusqu’à ce que la classe entière éclate de rires au moment de m’asseoir : j’ai alors regardé mon maître, en l’interrogeant du regard pour avoir une explication ou un peu de soutien, mais il était lui aussi en train de rire en me voyant!

J’ai vécu un grand moment de solitude : j’étais la risée de toute ma classe , et je ne comprenais pas pourquoi ni comment faire pour les faire arrêter. Lorsque je me suis effectivement assise, j’ai sentie qu’en me rhabillant, dans la précipitation, j’avais coincé tout l’arrière de ma jupe à l’intérieur de mon collant ! Cette séquence a duré une éternité pour moi, je suis devenue rouge comme une pivoine, et j’ai eu la plus grande honte de ma vie d’écolière ! De plus, je me suis sentie blessée car mon maître s’est moqué de moi comme les autres et je lui en ai voulu pour cela.

Lorsque j’y pense aujourd’hui , je me dis que j’ai pris les choses un peu trop à cœur.

En tout cas, depuis ce jour, je ne peux pas laisser quelqu’un faire l’objet d’une moquerie (être tourné en ridicule) , et encore moins rire niaisement pendant que la personne moquée se demande pourquoi !

C’est une des choses que je transmets à mes enfants aujourd’hui, et de façon générale, je leur apprends à ne « jamais faire à autrui ce qu’ils n’aimeraient pas qu’on leur fasse ».