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Cycle 2

De la philo pour les petits ?

De la philo à 6 ans ? Cela soulève évidemment quelques questions métaphysiques ! 

Marie Robert est l’auteur de Kant tu ne sais plus quoi faire, il reste la philo et d’un tout nouvel opus : Descartes pour les jours de douteaux éditions Flammarion-Versilio (sorti le 3 avril 2019). 

La jeune philosophe est aussi Directrice pédagogique de l'Ecole Internationale Montessori Esclaibes - Paris 16 et parce que son énergie n’a pas de limites, elle anime des ateliers philo pour les petits. 

De la philo à 6 ans ? Cela soulève évidemment quelques questions métaphysiques !

Penses-tu que les enfants soient aptes à comprendre des concepts aussi difficiles que ceux philosophiques ? 

Je réponds par un grand oui !

Au contraire, les enfants sont des êtres très métaphysiques.

Ce qui est difficile, c’est le traitement que l’on fait de ces concepts, mais pas les concepts en eux-mêmes. La philosophie parle de nous, de notre vie, de notre quotidien, de tout ce qui nous habite, elle fait appel à notre capacité d’étonnement, à notre volonté de regarder l’existence avec curiosité.

Les enfants, qui sont en pleine construction sont justement les mieux placés pour interroger ce monde qui se déploie sous leurs yeux tout neufs.

La mort, l’autorité, la vérité, les autres… Ils manient ses concepts tous les jours ! Philosopher, c’est juste essayer de comprendre ce qu’il se cache sous ces mots. 

Et les philosophes eux mêmes ? 

Bien sûr, je ne conseille pas de lire Kant à 6 ans ! Mais par contre, je suis convaincue que les philosophes pourraient bien plus faire partie de notre culture.

On raconte aux enfants la vie de Mozart, Picasso ou d’Einstein, pourquoi ne pas leur présenter celle de Spinoza ou Hannah Arendt ? Pour que l’on s’y attache, la pensée doit aussi s’incarner dans des figures, dans des individus dont la tâche était de penser. On lancerait peut-être un peu plus de vocations ! 

Concrètement que fais-tu pendant un atelier ? 

Je m’installe en cercle avec les enfants en rappelant les règles d’écoute.

Quelques respirations et gestes rituels : « Nous allons rentrer en philosophie », avant de commencer par raconter une histoire. Soit inventée pour l’occasion, soit issue de la collection Les goûters philo.

Le passage par la fiction permet l’immersion. Les enfants se familiarisent avec les personnages, s’identifient…etc.

Je fais une pause dans le récit, comme une première étape, et je pose des questions :

J’aiguille mes interrogations pour lancer le débat. En discutant, les enfants parviennent à une première réflexion.

Ensuite, j’avance dans l’histoire qui se complexifie, qui montre quelque chose auquel on n’avait pas réfléchi.

A nouveau je pose des questions, et là ce qu’il y a de fascinant, c’est que je pourrais presque m’éclipser. Les enfants échangent, argumentent… Ils pensent ! Il affronte la complexité !

Je poursuis parfois l’histoire, puis je demande aux enfants de proposer une conclusion, non pas « une vérité » mais ce qu’ils ont retenu.

Chaque séance dure environ 45 minutes pour les primaires, 30 minutes pour les maternelles. 

Comment réagissent-ils ? 

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