Pour une éducation sereine
La méditation en classe ?
La méditation plutôt que des lignes d’écriture.
La méditation en classe
Dans ma classe de CM2, les lignes d’écriture n’ont jamais été un moyen de faire comprendre à un élève qu’il avait dépassé une limite ou enfreint une règle à notre code du bien vivre ensemble. Je préférais demander la copie d’une bonne recette de cuisine !
Depuis qu’une formation à la méditation et à l’intériorité a été proposée à notre équipe éducative, une évidence a surgi pour nous aider à gérer les impulsions de certains élèves : s’ils sont capables de formuler ce qu’ils ressentent à l’instant où une émotion les assaille, la fois suivante, ils seront capables de la reconnaître, de l’accepter et de la maîtriser.
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Le constat de départ est le suivant : chacun, adulte comme enfant, a une « vie intérieure » faite d’émotions, de pensées, de sensations, d’imagination, etc. Pour que les enfants puissent prendre conscience de cette vie intérieure, ils doivent partir à sa rencontre, par le biais de petits rituels.
Dans ma classe, une fois par semaine, nous réalisons le bulletin météo des émotions : chacun, à tour de rôle, dit (s’il en a envie) de quelle humeur il est et dans quel état d’esprit il arrive en classe.
Ainsi, à l’aide des symboles empruntés à la météorologie (grand soleil, soleil et nuage, nuage clair, nuage sombre), chaque élève décrit ce qui se passe à l’intérieur de lui.
Une fois les émotions (joie, tristesse, colère, jalousie, peur, etc.) identifiées et « déchargées », la journée de travail peut commencer.
Une « boîte à tracas » est également à disposition des élèves qui voudraient, à tout moment de la journée, confier, en secret, sur une feuille de papier, une pensée ou une émotion qui les préoccupe et qu’ils voudraient chasser de leur tête ou de leur cœur.
Ces rituels, qui leur permettent de prendre conscience de ce qui se passe à un instant donné en eux, les sensibilisent à la correspondance qui existe entre cette « vie intérieure » et leur « vie extérieure », c’est-à-dire les autres, leur travail, etc. : si j’ai des soucis ou des émotions envahissantes, je ne peux pas travailler correctement, je dérange les autres, je les gêne.
Dorénavant, lorsqu’un élève mal-agit envers un camarade ou un adulte, il doit prendre le temps de réfléchir à son geste et de répondre à trois questions :
- Qu’ai-je fait ? Que me reproche-t-on ?
- Quelles émotions, quelles sensations ai-je éprouvées ?
- Qu’est-ce que j’en fais ? Quelles résolutions puis-je prendre pour la suite ?
Ce chemin vers la méditation est un chemin de longue haleine. Il ne s’agit pas surtout pas d’instrumentaliser la méditation. Elle ne sert ni à calmer les enfants, ni à obtenir de meilleurs résultats scolaires, mais juste à relier ce que l'on est à l'intérieur, ce que l'on ressent au monde qui nous entoure.