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Interviews

Du roman d'espionnage au récit d'aventures

Bien connu des collégiens pour sa série Les Effacés, Bertrand Puard opère un virage à 180 degrés !

Avec le lancement d’une nouvelle collection qui propose d’explorer la jeunesse des plus grands écrivains de la littérature !

On connaissait déjà les livres qui racontait l’enfance des grands héros de l’Histoire, mais voilà un point du vue différent et très original !

Les Clefs de l’Ecole ont eu la chance de rencontrer Bertrand Puard à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Victor, l’indomptable Hugo.

Vous vous êtes fait connaître avec des romans d’espionnages pour collégiens, dont Les Effacés (Prix Cognac jeunesse en 2012) ou la trilogie Bleu Blanc Sang. Vous revenez à présent avec des romans d’aventures qui racontent l’enfance de grands écrivains. Parlez-nous de ce grand virage !

J’avais envie de sortir de ma zone de confort, le thriller. Envie d’écrire des romans historiques et envie de parler de la construction des vocations de nos grands écrivains.

Mon objectif n’est pas d’écrire une « xième » biographie d’écrivain célèbre, racontant certains épisodes de son enfance. Je voulais écrire avant tout un roman d’aventures que les jeunes ne voudraient pas lâcher ! Leur montrer également que ces grands écrivains ont été des enfants comme eux.

Mon but est d’ouvrir des horizons, de planter une petite graine pour que les jeunes aient ensuite la curiosité et l’envie d’ouvrir les œuvres de ces auteurs.

Quel sera le prochain écrivain de votre série ?

Ce sera George Sand, afin de rétablir une certaine parité ! Et parce que je connais bien le Berry et que j’entrevois déjà de nombreuses pistes à exploiter avec La petite fadette et la sorcellerie.

Quelle est la part de « vrai » dans Emile, Alexandre et Victor ? 

Le début de chaque roman est authentique et la fin l’est également.

Entre les deux, je m’autorise une petite fantaisie en racontant un épisode de la vie de chaque écrivain, avec un grand nombre de clins d’œil, tout en respectant le contexte géopolitique de l’époque !

Par exemple, dans Alexandre, l'intrépide Dumas, ce sont les personnages du Comte de Monte-Cristo qui rencontrent le héros. Dans Emile, tous les personnages des Rougon-Macquart apparaissent à un moment ou à un autre. Dans Victor, l’intertextualité est encore plus forte. Certainement parce que c’est mon troisième titre, le plus abouti et que j’y ai pris goût ! C’est tellement jubilatoire de chercher le bon moment pour placer une référence authentique. Et c’est pour moi un hommage sincère à ces grands auteurs.

Dans Victor, l’indomptable Hugo, j’ai pris un malin plaisir à organiser une rencontre entre le jeune Victor et (la plus jeune encore) Juliette Drouet alors qu’elle était à l’orphelinat ! Ou la rencontre en Victor et Balzac ! Je me suis également amusé à échanger les prénoms de la chèvre et d’Esmeralda ! Ce qui offre à certains lecteurs un deuxième niveau de lecture ! Pour apprécier ces clins d’œil, il faut connaître l’œuvre originale. Mais mon objectif est également de donner envie aux jeunes de partir à la rencontre de ces personnages en ouvrant les œuvres des écrivains.

Ecrire, est-ce un rêve de petit garçon ?

Je suis un « graphomane » ! J’ai toujours beaucoup écrit !

Bertrand Puard

Quel était votre auteur préféré lorsque vous étiez petit ?

Petit, je lisais déjà tout et de tout : romans policiers, ouvrages documentaires en médecine… et bien sûr des récits d’aventures, et plus particulièrement les « cathédrales littéraires » et toutes les « sagas » de Balzac, Zola….

J’étais un lecteur vorace, passant d’une libraire à une bibliothèque et en vacances, je pouvais lire jusqu’à deux ou trois livres par jour !

Avez-vous un message pour vos jeunes lecteurs ?

En tant qu’auteur, le message que je souhaite faire passer, c’est : « lisez ! Multipliez les expériences de lectures pour trouver votre raison de lire ! ».

Les jeux-vidéos et les séries télés ont détourné les jeunes de la lecture qui est souvent cataloguée comme « activité solitaire ». Je suis moi-même un grand consommateur de séries, mais quel dommage de passer à côté de la lecture en cloisonnant ses loisirs !

Comme il faut vivre avec son époque, je mets tout en œuvre pour lutter contre l’image du livre suranné, en multipliant dans mes ouvrages les thèmes abordés, les formats et même les supports.

Ainsi, mon prochain projet littéraire, avec Casterman, proposera une expérience inédite de lecture et d’échanges connectés avec un texte qui se dévoilera au fil des semaines sur les écrans des lecteurs.

Pendant deux mois, à partir du 15 mars, je publierai chaque vendredi un épisode de mon nouveau thriller et je proposerai à mes lecteurs des choix, pour orienter les épisodes suivants. Cette communication se fera via le compte Instagram de Casterman, avec le partenariat de France-Info !

Mon roman s’appelle Ctrl Alt Suppr et traitera du thème des fake news et de l’’intelligence artificielle.

Le roman sera ensuite disponible dans son intégralité et en version papier, en librairie à partir du 19 juin 2019 !

En tant qu’auteur, j’éprouve aussi beaucoup de plaisir à rencontrer mon jeune public, toujours étonné de constater qu’un auteur peut être vivant, qu’il n’a pas forcément les cheveux blancs et qu’il peut parfois aimer jouer à la Play Station !

Auriez-vous des conseils à donner à des enfants qui souhaiteraient devenir écrivain ?

Selon moi, pour devenir écrivain, il faut avant tout être un grand lecteur !

Ecrivez-vous aussi pour les adultes ?

Oui ! Mon prochain roman, Ristreto, s’adresse aux adultes et sortira en juin. Il s’agit d’un roman d’aventures et d’un thriller financier, dans la droite ligne des nombreux romans « de » Paul-Loup Sulitzer, comme Le Roi vert, parus dans les années 80 et que j’ai dévorés ! Ayant été trader dans une première vie, l’action de ce roman se situe dans le milieu de la banque et du négoce international de café, que j’ai bien connu !