Philosophie
La justice
La notion de justice se situe au croisement de la morale et de la politique. Voilà un objet de réflexion qui ne laisse pas les élèves indifférents.
La notion de Justice
En effet, la notion de justice fait appel à une forme d'expérience déjà vécue, expérience ou ressenti d'une réalité ou d'un événement perçus comme injustes.
En ce sens, le sentiment du juste et de l'injuste semble constituer un bon point de départ pour engager la réflexion sur ce thème et sur les problèmes qui s'y rattachent.
De quoi le sentiment du juste et de l'injuste est-il révélateur ?
C'est d'abord par l'expérience de son contraire, l'injustice, que les hommes forment en eux une certaine idée de la justice.
Un événement, une réalité, une action apparaissent comme injustes dans la mesure où quelque chose se produit qui ne devrait pas se produire, une sorte de désordre, de déséquilibre, ou bien de démesure.
Dans la mythologie grecque, la justice est symbolisée par plusieurs déesses ; l'une d'entre elles, Thémis - fille d'Ouranos et de Gaia - a pour rôle d'empêcher la démesure, de maintenir l'ordre dans le désordre. C'est elle qui est représentée la première comme une femme qui tient dans ses mains les deux plateaux d'une balance.
Thémis, déesse de la Justice
Ainsi, être juste supposerait de respecter un certain ordre, une certaine mesure dans nos actions.
On peut rappeler que l'homme juste, comme Platon le montre dans la République, est celui qui sait mettre en harmonie les trois parties de son âme, qui instaure en lui-même une sorte d'équilibre, refusant de se laisser entraîner par ses passions. Le tyran apparaît alors comme la figure de l'homme injuste par excellence (voir le texte plus bas).
Ces trois parties de l’âme sont :
* celle par laquelle l’âme raisonne : l’élément rationnel (logos)
* celle par lequel elle aime, a faim, a soif et vole sans cesse autour des autres désirs : l’élément irrationnel et concupiscible (epithumia)
* celle de la capacité réactive et réflexive, l’élément de l'ardeur et du courage : une force intérieure qui engendre des actions méritant honneur et estime (thumos)
Une autre référence à Platon (voir le texte plus bas) le mythe de l'anneau de Gygès, permet d’éclairer cette idée de justice comme vertu par laquelle l’homme règle d’abord sa vie intérieure :
Serions-nous justes envers autrui simplement parce que nous sommes contraints par la loi, la vie en société, le regard des autres ou bien parce que nous choisissons de l’être ?
Dans la vision platonicienne, la justice est d'abord une vertu intérieure que l'homme doit cultiver par lui-même.
Mais l’idée de justice reste inséparable du problème de la vie en communauté.
Dans cette perspective, le sentiment du juste et de l'injuste, s'il constitue une « intuition » de la justice, ne suffit sans doute pas à la définir, ni à la faire exister pleinement dans une société humaine.
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