Pour pouvoir poser une question, vous devez souscrire à un abonnement familial.
Découvrir l'offre
Pour pouvoir accéder à toutes les questions de parents, vous devez souscrire à un abonnement familial.
Découvrir l'offre
Remonter

Philosophie

L'Art

Le cours sur l'art est souvent très attendu par les élèves. 

Il est l'occasion de convoquer des éléments d'une discussion souvent animée, un véritable effort de réflexion et des connaissances en histoire de l'art. 

Difficile, en effet, de philosopher sur l'art sans se référer à des exemples précis d'oeuvres d'art, quel que soit le domaine ou le genre artistique où l'on va puiser matière à illustrer et à réfléchir. 

La notion d'Art

Approche étymologique et sémantique 

Pour entrer dans la réflexion et faire émerger les grands problèmes soulevés par cette notion, il est intéressant de considérer l'art du point de vue de son étymologie.

La racine latine « ars »  désigne la maîtrise d'un savoir-faire et rejoint le sens grec du mot « techné ».

Au sens large, l'art – et par extension toute production issue de l'art / artificielle – renvoie à une certaine habileté, à la capacité de suivre un procédé réglé dans la production d'une œuvre (opera en latin), une réalité tangible ; l'art a donc le pouvoir de faire advenir ce qui n'existe pas dans la nature. 

Par conséquent, le monde de l'art est un monde artificiel, et cette dimension ne doit pas être négligée, en particulier quand il s'agit de penser l'art dans ses rapports avec la nature ; l'art est ainsi éminemment culturel, si l'on entend par culture tout ce que l'homme ajoute à la nature. Selon une formule du philosophe Bacon:

L'art, c'est l'homme ajouté à la nature. 

Bacon

Cette approche sémantique permet de faire émerger une question centrale :

Parmi toutes les productions humaines, lesquelles relèvent simplement de la technique et lesquelles appartiennent à l'art ?

Si un simple outil peut être considéré comme artefact (produit de l'art) en ce qu'il résulte d'une invention et d'une fabrication humaine, peut-il être pour autant appréhendé comme une œuvre d'art ?

En bref, tout ce qui est artificiel ne semble pas posséder de dimension artistique, l'oeuvre d'art possédant une originalité propre qui semble lui conférer un statut, une « dignité » particulière.

Or, il apparaît que cette mise à distance, voire cette « sacralisation »  d'une activité purement artistique qui aurait son autonomie propre et qui ne saurait être réduite à une « simple » production technique, est assez tardive dans l'histoire (l'artiste devenant alors un être à part, et davantage qu'un artisan).

Art et technique : qu'est-ce qu'une œuvre d'art ? 

Quelle serait donc la spécificité de la production artistique par rapport à une simple production technique ? Et quelle est la légitimité d'une telle distinction ? N'est-elle que le résultat d'une évolution historique dans la manière de considérer et de hiérarchiser les domaines de l'activité humaine, ou bien est-elle vraiment fondée ? 

Et sans avoir de fonctionnalité propre (puisqu'il est sans but utilitaire, il ne sert pas au « processus vital d'une société » comme l'écrit H. Arendt ), l'art aurait-il néanmoins une fonction dans le monde humain, qu'aucune autre activité humaine ne pourrait remplacer ? 

Cette confrontation entre art et technique peut s'articuler, par exemple, autour de quelques axes de questionnement plus précis : 

Si art et technique sont indissociables, pourquoi alors accorder à l' oeuvre d' art une forme de supériorité ? (voir le texte de Alain plus bas sur la distinction entre artiste et artisan)

En effet, dans l'histoire de la philosophie, l'on assiste à un étrange changement de perspective dans la façon de considérer l'art.

Ingres, Etude académique d'un torse masculin, 1801

Ingres, Etude académique d'un torse masculin, 1801

Pour Platon, l'activité de l'artiste est une simple imitation, que ce dernier place au plus bas degré des productions humaines : dans un célèbre passage de la République (livre X), le philosophe montre que l'artiste opère dans le monde des apparences, il « copie » des réalités (productions artisanales) qui sont déjà empruntées à un modèle supérieur (les Idées).

A l'inverse, la philosophie moderne et contemporaine aura plutôt tendance à faire du travail de l'artiste l'activité la plus noble de toutes (voir le texte de H. Arendt plus bas), distinguant ainsi progressivement l'artiste de l'artisan. 

Le problème du beau dans l'art : peut-on penser l'art sans la beauté ? 

La lecture est réservée à nos abonnés

Vous êtes abonné ? Identifiez-vous
  • Prolongez votre lecture pour 1€
    Acheter cette fiche
  • Abonnez-vous à partir de 4€/mois Découvrir nos offres