Le théâtre fait du spectateur un observateur, mais éveille son activité intellectuelle, l'oblige à des décisions (...) Les sentiments sont poussés jusqu'à la prise de conscience.

Brecht

Votre enfant va ainsi être amené à comprendre la souffrance des personnages et à réfléchir à leur révolte. Il éprouve de l'empathie pour les personnages qui souffrent mais en les voyant sur scène, il dispose du recul pour réfléchir à leur sort. La littérature est avec le théâtre aussi un outil pour comprendre le monde. 

Les connaissances indispensables pour étudier un texte de théâtre

Le professeur pourra, dès le début de la séquence, mettre les élèves en présence d'un texte de théâtre pour montrer ses particularités et réviser ainsi les connaissances des années antérieures.

Il existe un vocabulaire technique que les élèves doivent connaitre pour travailler efficacement sur le genre théâtral, en 3ème mais aussi au lycée.

Vous pouvez demander à votre enfant s’il sait ce qu’est :

• un metteur en scène, 
• une didascalie et
• une réplique.

S’il peut vous l’expliquer tout va bien !

Demandez lui ensuite ce qu’est : 

• un monologue et
• quelle différence il y a avec un aparté.

S’il répond, c’est qu’il est bon !

Poussez-le alors encore plus loin et demandez-lui ce qu’on appelle des stichomythies.

S’il vous dit qu’il s’agit d’une partie de dialogue versifié où se succèdent de courtes répliques, de longueur à peu près égale, n'excédant pas un vers, produisant un effet de rapidité, qui contribue au rythme du dialogue, il ne vous reste plus qu’à le féliciter, peut-être même le récompenser, il est le meilleur ! 

Sinon, c’est l’occasion de le lui apprendre. Vous trouverez toutes ces définitions dans une fiche sur le vocabulaire du théâtre.

La tragédie ou le pouvoir des personnages sur scène

Coup de cœur pour  Antigone de Jean Anouilh.

Antigone, c’est la rebelle, comme disent les élèves, celle qui dit non, même au roi, parce qu’elle veut être libre, quitte à en mourir. Elle interroge clairement la question de l’individu et du pouvoir.

Par ailleurs, Anouilh monte cette pièce en février 1944, pendant l’Occupation donc, les références à la résistance sont évidentes et permettent de tisser un lien avec les autres séquences (poésie engagée et récits porteurs d’un regard sur l’histoire). 

C’est un texte court, très facile d’accès et qui permet de comprendre les ressorts de la tragédie en réfléchissant au passage de la tragédie antique au tragique contemporain. On trouve par ailleurs en ligne des captations et même certaines mises en scènes intégrales pour aborder la relation entre texte et représentation, en tenant compte de la collaboration entre les auteurs dramatiques et les metteurs en scène.

On peut également proposer, une lecture comparée de la version de Cocteau, montée à l’Atelier en 1922 et de celle d’Anouilh pour mieux comprendre comment la pièce n’est pas la même selon l’époque à laquelle elle a été réécrite.

"Le prologue

Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense quelle va être Antigone tout à l'heure, qu'elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense quelle va mourir, quelle est jeune et quelle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir quelle joue son rôle jusqu'au bout... Et, depuis que ce rideau s'est levé, elle sent quelle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir."

Et si vous voulez poursuivre avec Antigone...

Pourquoi étudier le théâtre en 3ème