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Les contes merveilleux en 5ème
Votre enfant va lire des contes merveilleux pour plonger dans des univers nouveaux et ainsi regarder le monde.
Merveilleux
Du latin mirabilia : « choses étonnantes, admirables »
Genre littéraire du merveilleux : inventer des mondes
Le merveilleux est un genre littéraire dans lequel le surnaturel se mêle à la réalité, avec pour condition que les personnages et les lecteurs acceptent totalement la présence de ces éléments surnaturels. C’est ainsi qu’Alice se trouve entrainée, et le lecteur avec elle, au pays des merveilles :
« Alice commençait à se sentir très lasse de rester assise à côté de sa sœur, sur le talus, et de n’avoir rien à faire : une fois ou deux, elle avait jeté un coup d’œil sur le livre que lisait sa sœur; mais il ne contenait ni images ni dialogues: «Et, pensait Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n’y a ni images ni dialogues ? » Elle se demandait (dans la mesure où elle était capable de réfléchir, car elle se sentait tout endormie et toute stupide à cause de la chaleur) si le plaisir de tresser une guirlande de pâquerettes valait la peine de se lever et d’aller cueillir les pâquerettes, lorsque, brusquement, un Lapin Blanc aux yeux roses passa en courant tout près d’elle. Ceci n’avait rien de particulièrement remarquable ; et Alice ne trouva pas non plus tellement bizarre d’entendre le Lapin se dire à mi-voix : « Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard ! » (Lorsqu’elle y réfléchit par la suite, il lui vint à l’esprit qu’elle aurait dû s’en étonner, mais, sur le moment, cela lui sembla tout naturel) ; cependant, lorsque le Lapin tira bel et bien une montre de la poche de son gilet, regarda l’heure, et se mit à courir de plus belle, Alice se dressa d’un bond, car, tout à coup, l’idée lui était venue qu’elle n’avait jamais vu de lapin pourvu d’une poche de gilet, ni d’une montre à tirer de cette poche. Dévorée de curiosité, elle traversa le champ en courant à sa poursuite, et eut la chance d’arriver juste à temps pour le voir s’enfoncer comme une flèche dans un large terrier placé sous la haie.
Un instant plus tard, elle y pénétrait à son tour, sans se demander une seule fois comment diable elle pourrait bien en sortir. »
Le conte merveilleux offre au lecteur l’occasion de s’éloigner de la réalité.
N’est-ce pas là le principe de base de la lecture ? N’est-ce pas là ce que nous cherchons toujours quand nous ouvrons un livre ? Entrer dans un monde inconnu, un monde qui ne serait pas tout à fait, voir pas du tout, le nôtre ?
C’est à ce plaisir de la lecture que votre enfant va être initié en suivant Alice au pays des merveilles, Gulliver à Lilliput, Aladin dans la caverne…
Et lorsque Tim Burton ajoute son talent à l'imagination de Lewis Caroll, le plaisir n'en est que plus grand.
Réflexion et critique : regarder le monde
Les élèves connaissent souvent déjà des textes qui appartiennent au genre merveilleux. Ils ont par exemple pu lire des contes de Perrault ou de Grimm. En 5ème, les contes merveilleux sont plus longs et plus complexes, parfois plus modernes aussi.
L'enseignement s'attache désormais moins aux personnages et à la structure de l’histoire, mais à chercher davantage à comprendre comment ces textes donnent à voir la réalité, alors qu’ils ne sont pas la réalité et permettent au lecteur de poser un regard critique sur la société qui est la sienne.
En effet, parce qu’il repose sur un monde imaginaire où tout est possible, le conte merveilleux permet la mise en scène de situations farfelues qui doivent susciter la réflexion chez le lecteur.
La célèbre phrase de la reine, répétée à outrance dans Alice au pays des merveilles « qu’on lui coupe la tête » ou le personnage de l’oiseau dans le film de Grimault et Prévert, invitent à réfléchir par exemple sur le pouvoir excessif accordé parfois aux puissants.